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Tu veux des vers ? Quel goût étrange !
Mais pour me demander des vers,
N'as-tu pas mis, mon petit ange,
Ton bonnet un peu de travers ?Crois-tu donc un vers sans cheville
Moins rare qu'un denier romain,
Et que la Muse est une fille
Que l'on a toujours sous la main ?Non, Marie ! - Elle te ressemble ;
Elle a son logis familier,
Mais nous ne montons pas ensemble
Tous les soirs le même escalier.Eh bien ! puisqu'elle est en voyage
Et qu'en vain j'ai l'oreille au guet,
A défaut de son bavardage,
Accepte ce brin de muguetPrends cette fleur que j'ai choisie ;
Sur ton sein qu'elle aille mourrir ;
C'est la plus fraîche poésie
Que je puisse aujourd'hui t'offrir.Et toutes les fleurs des poëtes
Jamais n'embaumeraient ton coeur,
Mieux que les blanches cassolettes
Que balance un muguet en fleur !Charles Frémine (1841-1906)
Floréal (1870)
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La nuit était noire
La lune était blanche
Nous étions seuls
Elle et moi
Sa peau si douce
Ses yeux si bleus
Je savais ce qu'elle
Attendait de moi
Je lui dis de se calmer
De ne pas se rebeller
Je fis courir ma main
Doucement sur ses reinsJe n'y connaissais rien
Mais je fis de mon mieux
Pour placer mes doigts
Délicatement entre ses seins
Je me souviens de ma peur
De l'excitation de mon coeur
Jusqu'a ce moment béni
Ou ma honte s'enfuit
Après quelques Hisse et Han
Il ne fallut pas longtemps
Pour qu'en un jet puissant
Jaillisse le liquide blanc
Enfin j'avais réussi
J'étais un homme à présent
C'était la toute première fois
cet automne...
Que je trayais...
une vache Bretonne
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Pour faire un poème rigolo ,que faut-il ?
D’abord des ingrédients, bien choisis et biens mûrs
Bon poids d’éclats de rire en plus quelques fou-rires
De l’humour et des blagues et puis quoi d’autre encore ?
Mettez une pincée de sourire et un litre d'humour
Si vous êtes susceptible alors rajouter surtout
Une noix de bonne volonté qui vous rendra fou
Et vos lèvres alors se tendront à leur tour
Dans un grand récipient, vous mélangez tout ça
Rajoutez doucement quelques éclats de rire
Pas trop à la fois, évitez l’overdose
Sinon vous serez vite à vous rouler par terre
Il est important de ne pas se laisser aller
Car les grumeaux d'ironie coincent parfois
Faisant grincer les dents et parfois les broies
Un sourire en pâte doit être fluide et doré
Une fois bien mélangé, mettez dans un grand plat
Que vous aurez avant tout chemisé de blagues
Versez tout doucement, attention aux éclats
S’il en tombe par terre, vous n’en sortirez pas
N'oubliez jamais que ce plat se sert en dessert
Accompagné d'objet divers, tel du poil à gratter
Mais n'oubliez jamais surtout de bien l'étaler**
Ensuite tendez l'oreille car là l'humour se sert
Si vous entendez rire, alors c’est réussi
Les éclats du gâteau auront fait des petits
Vous pouvez abuser de ce beau plat garni
Avec tous vos amis en offrant des sourires
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I
sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
-On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanche, sur le long fleuve noir ;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
-Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
II
O pâle Ophélia ! Belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
-C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège
T'avais parlé tout bas de l'âpre liberté ;C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
-Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu !
III
-Et le poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit les fleurs que tu cueillis,
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter ; comme un grand lys.
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